Le bon plan de la semaine de Sébastien Broquet : Stephan Eicher, solo aux Célestins

Le bon plan de la semaine de Sébastien Broquet : Stephan Eicher, solo aux Célestins
DR Annik Wetter

Stephan Eicher quitte provisoirement les salles de concerts pour s’installer trois jours durant sur la scène majestueuse du théâtre des Célestins, dévoilant un seul en scène intrigant.

Issu de l’underground vivace du début des années 1980, quand post-punk, vidéo art, théâtre et performance n’hésitaient pas à mixer leur ADN (à l’instar du collectif Frigo à Lyon), Stephan Eicher a étudié le cinéma (à la F+F School for Art and Design, à Zurich, là où est né Dada) et s’est frotté pour ses débuts à la musique bruitiste, industrielle et électronique, au sein des Noise Boys puis de Grauzone, avant de s’émanciper et d’incarner ce personnage intemporel mêlant romantisme européen et une certaine classe à la Corto Maltese — son héritage yéniche sans doute, la communauté semi-nomade dont est issue son père.

Le paternel aura une grande influence sur la destinée de son fils : outre le goût de l’itinérance, il lui transmet cet amour immodéré de la musique, qui mènera le Suisse jusqu’au succès : au “Déjeuner en paix”, scie de la variété de la fin des années 1980 ayant un peu trop éclipsé son très riche répertoire, élaboré au fil des ans avec les mots et tournures de Philippe Djian et Martin Suter, on préférera peut-être revenir au magistral “I Tell this Night” de 1985, incluant son premier hit, “Two People in the Room”, pour mieux saisir son influence.

Une biographie, dispensable, est parue aux éditions de L’Archipel avant l’été et un nouvel album, “Poussière d’or”, sortira le 28 novembre. Et cette semaine, Eicher se réinvente sur les planches d’une scène de théâtre, les Célestins, après avoir croisé la route du metteur en scène François Gremaud, dans un seul en scène où l’acting se mêle à la musique, où les instruments anciens, son piano dessiné par lui-même, les textes de Djian et les souvenirs personnels viennent nourrir une nouvelle approche de son rapport au public mêlant, de nouveau, les disciplines. Il reste quelques places : on réserve.

Stephan Eicher, seul en scène

Mise en scène : François Gremaud

Où ? Célestins ; 4 rue Charles Dullin ; Lyon 2e

Quand ? Du mardi 28 au jeudi 30 octobre à 20h

Combien ? De 8 à 42 € ; réserver sa place

X