Avec Ascension, Paul Honvo dresse une fresque retraçant l'ensemble de son parcours

Avec Ascension, Paul Honvo dresse une fresque retraçant l'ensemble de son parcours

Le lyonnais Paul Honvo fait sensation dans le milieu de l'art avec ses happenings urbains et son style artistique unique. Parmi les cinquante artistes français les mieux cotés selon I-CAC, il présente son dernier travail Ascension.

Ascension mêle récit d’ascension sociale, éléments autobiographiques et critique de la sacralisation du corps féminin. Comment abordez-vous cette œuvre, à la fois personnelle et sociale ? 
Cette œuvre pour moi, c'est vraiment un tournant dans ma carrière. Et c'est pour cela que je trouvais important qu'il y ait un clin d'œil à mon parcours. Par moments, je fais passer des messages dans ma création, mais j'ai l'impression que c'est à moi que je me donne des conseils, donc il y a un peu de ça aussi. 

Vous rendez hommage à des classiques, comme Matthias Stom ou encore Piero della Francesca. Que cherchez-vous à transmettre par ces allusions ? 

J'aime bien faire le pont entre l'ancien et le moderne. C'est peut-être une façon pour moi aussi d'éviter que ces œuvres d'art ne meurent pas et aussi de rendre hommage à tout ce que j'ai connu dans mon enfance, parce que j'ai fait pas mal d'expositions, donc c'est aussi une partie de mon éducation.

On sait chez vous une très grande affection pour la bande dessinée et on vous décrit parfois comme le Keith Haring français. Que vous ont apporté ces références dans votre construction artistique ?

Tout, la couleur, la forme, le côté cartoonesque que l'on retrouve dans toutes mes créations, et puis l'omniprésence de ce petit personnage Moogy qui est un peu mon Mickey. 

Vous dites que le mérite n’existe pas et qu’il faut aller chercher les opportunités. Vous pensez que le milieu artistique reste trop élitiste en France ?

Élitiste, je sais pas, mais fermé oui. Il y a très peu d'opportunités pour les jeunes artistes qui se lancent et qui ont pourtant énormément de talent, et c'est pour ça, encore une fois, que je mets vraiment l'accent sur ça aujourd'hui : créer, dessiner, ne suffit plus.

 Propos recueillis par Constance Henry

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