Il n’y a pas que Miyazaki dans la vie de l’anime japonaise, d’autres maîtres se hissent largement à son niveau et Mamoru Hosoda est l’un de ceux-là : son “Garçon et la bête” est un chef d’œuvre et l’on envie celles et ceux qui vont le découvrir.
Car l’Institut Lumière, comme chaque année, renouvelle sa programmation en plein air et gratuite, place Ambroise Courtois, de grands classiques du 7e art — et cette semaine, c’est au tour de cet anime conçu en 2015 par le réalisateur japonais, formé initialement au sein des studios Toei Animation puis Madhouse, avant de fonder sa propre écurie en 2011 : Studio Chizu.
Le 10 décembre prochain sortira son nouveau long-métrage, “Scarlet”, fort attendu après les remarqués “Les Enfants loups, Ame et Yuki” (2012), “Miraï, ma petite sœur” (2018), “Belle” (2021) et bien sûr “Le Garçon et la bête”, peut-être bien son opus majeur.
Le pitch : deux mondes parallèles évoluent côte à côte sans, en général, se rencontrer. D’un côté, les Bêtes, dans l’univers médiéval de Jutengai ; de l’autre les Humains, au sein du Tokyo actuel. D’où un jeune orphelin âgé de 9 ans, en fugue de chez ses nouveaux tuteurs après la mort de sa mère et en colère contre la société, se retrouve dans le monde des Bêtes après avoir suivi en cachette l’ours solitaire Kumatetsu, prétendant au titre de grand seigneur des Bêtes, qui décide d’en faire son disciple.
Quête d’identité de l’orphelin déboussolé Ren, confrontation entre les enfants et le monde des adultes, le bien et le mal, chemin initiatique vers la maturité : tout ceci s'entremêle dans des scènes où l’émotion et l’action succèdent à l’humour — les deux personnages sont bravaches, coriaces et dotés d’un caractère pour le moins… affirmé, ce qui multiplie les situations cocasses que Mamoru Hosoda sait magnifier à merveille sous le haut patronage d’Herman Melville et, bien sûr, du “Livre de la Jungle”, faisant de Kumatetsu un Baloo d’une nouvelle trempe. Aie confiance !
“Le Garçon et la bête”, de Mamoru Hosoda (2015, 1h59)
Où ? L’Été en Cinémascope ; place Ambroise Courtois ; Lyon 8e
Quand ? Le mardi 28 juillet à 21h45
Combien ? Gratuit