Deux siècles après sa naissance, William Bouguereau (1825-1905) revient en pleine lumière à Lyon, ville où l’académisme n’a jamais cessé d’avoir ses fervents défenseurs. L’exposition William Bouguereau et les Lyonnais - Regards croisés entre Paris et Lyon, présentée à la Tomaselli Collection, célèbre ce maître du XIXᵉ siècle en le mettant en dialogue avec les grands artistes lyonnais de son temps.
Peintre virtuose et infatigable travailleur, Bouguereau fut tout à la fois prix de Rome, professeur à l’école des Beaux-Arts et président de la Société des artistes français. Derrière cette trajectoire exemplaire se cache un artiste d’une rigueur extrême, mais aussi d’une sensibilité subtile. Ses toiles comme La Naissance de Vénus, Regina Angelorum ou La Jeune Bergère mêlent perfection technique et grâce charnelle. Elles témoignent d’un rapport quasi mystique au dessin et à la lumière, où le sacré affleure sous le vernis du réel.

L’exposition, construite à partir des recherches de Louise d’Argencourt, Damien Bartoli, Frederick C. Ross et Didier Jung, présente plus de 110 œuvres, dont certaines inédites. Elle replace Bouguereau dans un réseau d’échanges artistiques foisonnant : celui qui reliait Paris, centre de la reconnaissance académique, et Lyon, foyer spirituel et pictural de premier plan au XIXᵉ siècle.
Face à lui, les figures emblématiques de l’école lyonnaise - Hippolyte Flandrin, Louis Janmot, Puvis de Chavannes, Paul Borel ou Victor Orsel - révèlent leurs affinités et leurs divergences. Comme Bouguereau, ils s’inscrivent dans la lignée d’un art exigeant, soucieux de perfection et d’élévation morale. Mais leurs œuvres, empreintes d’une spiritualité intime et mélancolique, offrent un contrepoint fascinant au classicisme lumineux du peintre charentais.
À l’heure où la redécouverte de Bouguereau s’accélère dans les musées américains et européens, Lyon lui offre un écrin idéal. Et invite à reconsidérer l’un des artistes les plus accomplis de son siècle.
Infos
William Bouguereau et les Lyonnais
Tomaselli Collection, Lyon 9.
Jusqu'au 21 février 2026.
De 0 à 10 euros.