Dès sa naissance, le chanteur se distingue par une spécificité physique qui le poursuivra toute sa vie : l’albinisme. Dans une société remplie de superstitions, cette maladie génétique l’a fortement dévalorisé aux yeux de son père, qui voyait cela comme une malédiction. Maltraité et répudié par ce dernier, Salif Keita s’est réfugié toute son enfance dans les études et la lecture, une passion qui l’a amené à vouloir être instituteur.
Mais dans une société sous le joug des traditions, son rêve n’a jamais abouti, sous prétexte que sa vue serait mauvaise et que sa peau inquiéterait les enfants. Un passage à vide qui a laissé la place à un nouveau repaire : le chant. Une activité également jugée honteuse par sa famille princière, qui voit son fils pratiquer une activité de griot. Cette fois, le musicien n'abandonne pas et poursuit sa carrière à Bamako.
Désormais star internationale, Salif doit son succès à sa maîtrise de la musique mandingue, un genre issu de l’Afrique de l’Ouest, dont la pratique est réservée à la famille des griots. Ils assurent par cet art la mémoire de leurs ancêtres, en transmettant leurs histoires mais aussi leurs valeurs. L’artiste s’est essayé à une variété de styles, comme l’afro-pop, l’afro-cubain, le funk, l’électro et même la chanson française, une ouverture qui lui permet d’innover et de toujours surprendre son public.
La Voix d’or profite de sa renommée pour prendre des positions politiques controversées, et soutenir la cause des personnes atteintes d’albinisme en Afrique.
Infos
Le 17 novembre à 20h.
Auditorium, Lyon 3.
De 25 à 43 €.