C’est une voix puissante, l’une des plus intenses de la scène française, de celles que l’on n’oublie plus lorsqu’elle a percé un chemin jusqu’à notre ouïe. Les cordes vocales de Sandra Nkaké, lorsqu’elles s’emparent de nous, répandent chaleur et réconfort.
La chanteuse alors nous accompagne, devient vite une balise, vers laquelle on aime revenir au fil des années, parfois depuis ses débuts si on l’a découverte au début des années 2000 lors des scènes ouvertes du Glazart ou sur la scène de l’intimiste China Club. C’est une chanteuse de soul, dont l’héritage et une partie des influences viennent des sixties, des grandes d’un autre continent, d’une autre époque, lorsque chanter cette musique incarnée par Aretha Franklin contait toute une vie et reflétait un combat.
Sandra Nkaké n’a pas la même histoire ni le même parcours, mais ces luttes sont toujours pertinentes — malheureusement, doit-on rajouter —, et elle s’en empare avec justesse et caractère. Celle qui a collaboré avec Tony Allen et Troublemakers s’est aussi construite avec d’autres voix au fil des années, comme celles de Carleen Anderson et Laura Mvula. Des inclassables et incandescentes Kate Bush et Björk (“Bachelorette” est au programme, sublime version). De son amie Jeanne Added. De Feist. Bien sûr, de Joni Mitchell, dont elle reprend “Cherokee Louise” et Nina Simone.
Toutes sont au répertoire de “Elles”, ce nouveau tour de chant concocté en trio, avec le violoncelle de Paul Colomb et la flûte traversière de l'indispensable Jî Drû, complice de très longue date, contrepoint idéal à la voix de la Franco-Camerounaise, que l’on pourrait qualifier dans le cadre de cette fertile collaboration de “concepteur d’écrins”.
Ce sera, on vous le promet, l’un des plus beaux concerts de ce semestre en ville : savourez.
Sandra Nkaké
Où ? Musée des Confluences ; 86 quai Perrache ; Lyon 2e
Quand ? Vendredi 26 septembre à 20h
Combien ? De 16 à 26 € ; réserver sa place