Imaginez une île balayée par les vents de l’Atlantique, des vagues qui s’écrasent contre les rochers, un piano posé face à l’horizon, un violon qui vibre sous les doigts d’un rêveur… C’est dans cette géographie, à la fois réelle et intérieure, que Yann Tiersen façonne sa musique. Né le 23 juin 1970 à Brest, en Bretagne, il est devenu l’un des architectes d’ambiances sonores les plus poignantes de sa génération.
Ce qui frappe chez Tiersen, c’est l’équilibre perpétuel entre fragilité et exaltation. Dès son plus jeune âge, il explore un panel d’instruments : piano, violon, guitare, accordéon... avant de se tourner vers l’expérimentation sonore. On ne l’écoute pas seulement : on le ressent. Ses compositions ne sont pas des morceaux, ce sont des lieux. On se retrouve dans un salon vintage où un musicien bricole un vieux magnétophone, ou dans la cabine d’un navire voguant vers l’inconnu.
Et puis, il y a ce moment-clé : la musique du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. Avec elle, Yann Tiersen touche un public bien au-delà de la Bretagne. Mais ce succès, il ne l’a jamais transformé en simple machine à pop nostalgique. Il continue de plonger dans le bricolage sonore, l’imprévu, la texture. Il tend l’oreille aux cliquetis du quotidien, aux objets qui ne sont pas faits pour jouer une note, et les fait jouer.
Venir à un concert de Yann Tiersen, c’est accepter d’entrer dans un tapis roulant émotionnel où l’on peut passer du silence suspendu au crescendo orchestral en quelques mesures. Il y a l’intimité du piano, le souffle du violon, mais aussi l’électricité des synthés et la surprise d’un jouet transformé en instrument à part entière. Le tout avec la pulsation d’un cœur qui bat pour la Bretagne, pour les îles, pour les espaces qui respirent.
Ce concert au Transbordeur est une promesse : celle d’un voyage où l’on ne revient plus vraiment pareil.
Infos
Le 8 novembre à 19h.
Transbordeur, Villeurbanne. De 36 à 42 €.